Au milieu des soucis apostoliques, saint Paul
exhortait ainsi : « Un temps viendra où l'on ne supportera plus
l'enseignement solide, mais, au gré de leur caprice, les gens iront
chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre
du nouveau. Ils refuseront d'entendre la Vérité pour se tourner vers des
récits mythologiques » (2 Tm 4, 3-4). Conscients du grand réalisme de
ses prévisions, avec humilité et persévérance vous vous efforcez de
correspondre à ses recommandations : « Proclame la Parole, interviens à
temps et à contretemps avec une grande patience et avec le souci
d'instruire » (2 Tm 4, 2).
(Benoît XVI, discours aux Évêques de France réunis dans l'hémicycle
Sainte-Bernadette, à Lourdes, le dimanche 14 septembre 2008).
"Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, et rien n'est secret qui ne sera
connu" (Jésus, Mt 10, 26).
31
Il a été dit d’autre part : Quiconque répudiera sa femme, qu’il lui remette un acte de divorce. 32 Eh bien ! moi je vous dis : Tout homme qui répudie sa femme, hormis le cas "d'impudicité", l’expose à l’adultère ; et quiconque épouse une répudiée, commet un adultère. |
La deuxième béatitude illustre deux
combats, qui s'articulent l'un sur l'autre : le combat pour la
chasteté dans la relation de l'homme et de la femme ; le second
est le combat pour la fidélité dans le mariage. L'énoncé de ces
deux combats part de la constatation de l'adultère, et nous fait
passer de sa naissance (l'adultère dans le cœur) à son
aboutissement (le divorce). Jésus ne peut être plus clair !
Ces brefs versets 31 et 32 constatent
que la porte ouverte au divorce entraîne la croissance
géométrique de l'adultère ; nous connaissons cela dans nos
sociétés permissives (mais nous ne savons plus ou ne voulons plus
le nommer).
Jésus se réfère là encore aux Dix
Paroles ("Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain" :
Ex 20,17 ; Dt 5,21) et aux commentaires qui suivent (Dt 24,1ss).
Il explique par ailleurs sa pensée sur l'indissolubilité
originelle du mariage en Mt 19,3-9. Cette indissolubilité est
d'origine divine ; le même terme est employé ici pour "délier" sa
femme (v.31) et "délier", "supprimer" la Loi et les Prophètes
(v.17). Je renvoie aux notes dans les Bibles (notamment la TOB)
pour le sens de l'incise "hormis le cas d'impudicité".
Deux combats difficiles à mener, et combien actuels. Jésus fixe lui-même l'enjeu : entrer dans le Royaume des Cieux. Ceux qui sont "purs dans leur cœur" verront Dieu face à face… Tel est le salaire. Et ce combat à mener pour la chasteté et la fidélité, qui est une véritable mort à soi-même (on ne peut "voir Dieu" sans mourir) comme tous les combats de sanctification, peut nous rappeler la demande du Notre Père : "Fais que nous n'entrions pas dans la Tentation"...
Déceler les dérives sectaires possibles dans nos communautés ecclésiales
Les
soins de suite de la déstructuration
Si l’on peut caractériser la fidélité comme un combat constant
pour vivre en conformité unitive avec les engagements positifs et
constructifs que l’on a pris, il existe un combat inverse, qu’on
pourrait appeler celui de l’anti-fidélité. Il consiste à mettre en
œuvre avec opiniâtreté, vis-à-vis d’une personne ou d’un groupe,
des objectifs qui se caractérisent par la déstructuration,
l’éclatement, la répulsion : repousser aux marges, faire
disparaître, éliminer… C’est courant dans le monde de
l’entreprise. Cela existe aussi dans certains cheminements de
divorces dans les couples et les familles. Et cela peut exister
aussi, malheureusement, de façon cachée et larvée, à l’intérieur
de l’Église.
Séduire et manipuler
Une personne manipulatrice dotée d’un esprit de séduction,
notamment lorsqu’il s’agit d’une personne religieuse ou d’un
prêtre, manifeste généralement une habileté et une intelligence
perverses. Dirigée "d'en haut", cette séduction et cette
manipulation ont pour but de provoquer un ensemble de
comportements, d'émotions, de conséquences déterminés, mais de
façon qu'ils soient ressentis comme spontanés. Pour la personne
manipulée, cette spontanéité, dirigée par une personne au-dessus
de tout soupçon (ou un groupe omniscient) revêt une qualité
quasi-mystique. Les manipulateurs eux-mêmes ne recherchent pas
uniquement un pouvoir sur d'autres : ils sont poussés par une
mystique, une idéologie, ou par des objectifs masqués précis, qui
non seulement justifient, mais exigent ces manipulations. Ces
arrière-plans produisent les extrêmes apparemment opposés
d'idéalisme et de cynisme, les actes les plus cyniques pouvant
être commis pour servir le but suprême ("la fin justifie les
moyens"). La personne manipulée, à partir du moment où elle
élimine toute défiance critique, donne généralement des réponses
en terme de confiance aveugle (elle accepte ces manipulations sur
la base de la confiance - ou de la foi - ultime). Car toute pensée
ou action mettant en question le but supérieur ou le plan d’action
seraient considérées comme rétrograde, égoïste, mesquine,
déplacée, inutile…
Culpabiliser avec amour…
Vous faire porter la responsabilité d’une chose dans laquelle vous
n’êtes pour rien (« c’est de votre faute si… »). Dénigrer ce qui
est bon en vous… Vous fixer des idéaux impossibles… Tout cela peut
permettre d’accroître chez vous la culpabilité, de sorte à vous
mener vers une allégeance subie. Ajoutez-y des liens paradoxaux
(des mélanges de culpabilisation et de flatteries doucereuses en
tous genres), vous avez alors la bonne recette pour permettre une
déstabilisation parfaite… surtout quand un tel « travail » est
accompli dans un milieu « religieux ».
Amener à la soumission
Demander peu pour ensuite obtenir plus. Si on demandait dès la
première rencontre par exemple de donner un bijou auquel on tient…
on obtiendrait peu de résultats. Mais après avoir déjà engagé
l’autre dans un tel processus, la chose est aisée. Faites
l’expérience suivante : première condition expérimentale, vous
demandez 2 euros dans la rue a des gens… sur 20 personnes, peut
être 1 ou 2 vont accepter. Deuxième condition expérimentale,
demandez l’heure a quelqu’un (comportement peu coûteux) et
demandez ensuite 2 euros, peut être 5 a 10 personnes vont
accepter… pourquoi ? car elles se sont déjà engagées. Bien sûr,
pour que ce stratagème fonctionne, il ne faudra pas dire aux
autres ce qu’on leur demandera dans 1, 5, 10 ans… Ca ne marcherait
plus… D’où le secret des étapes (des choses demandées). On vous
dira donc que vous devez attendre avant de savoir ce qu'on va vous
demander. Ainsi, les changements et les demandes sont de plus en
plus importants, mais tout ce fait petit à petit, de telle sorte
qu'il est quasi impossible de voir la différence entre ce que l'on
vous demande de faire et ce que vous avez fait hier… Mais si vous
compariez ce que vous faites et ce que vous faisiez il y a
quelques années… C’est la soumission " librement consentie "…
Diviser pour régner
Dans un lieu de pèlerinage ou une paroisse quand arrive une
Communauté (laïque ou religieuse) constituée, il peut se produire
un éclatement de la paroisse ou de la communauté de personnes
présentes auparavant. Ce simple fait devrait interroger sur la
qualité de la charité vécue par cette Communauté constituée.
« Diviser pour régner » devient même quelquefois une tactique
d’élimination sciemment mise en œuvre… Les paroissiens ou les
personnes, qui, auparavant vivaient en harmonie et en amitié les
uns avec les autres, deviennent rivaux et se fâchent à cause de la
Communauté qui vient d’arriver… Certains ne se voient plus car
leurs conceptions de la vie (qui auparavant étaient semblables),
deviennent incompatibles.
Harceler pour éliminer
En voici quelques techniques habituelles. Modifier incessamment
les tâches de travail attribuées à la victime. La menacer
verbalement. Ne plus lui adresser la parole. Agresser ses
convictions et les tourner en dérision. Isoler son poste de
travail. L'interrompre de façon incessante. La contraindre à des
tâches humiliantes. Tenir des propos désobligeants envers elle à
son insu. La ridiculiser en public. Propager des rumeurs non
fondées. La priver de toute possibilité de s'exprimer. Se gausser
publiquement d'une éventuelle infirmité, d'un travers. Procéder
par allusions, sans jamais parler ouvertement. Faire pression en
critiquant sans arrêt son travail.
(d’après http://alain.noury.free.fr/formes.htm)
Réduire l’autre à l’état d’objet
Il s'agit d'un mode de rapport à autrui qui rompt le dialogue et
annule la reconnaissance de l'altérité et du lien, pour installer
la peur et anéantir la dimension symbolique de l'homme chez ceux
qui en sont victimes. Cette violence morale est polymorphe, pour
se déployer elle utilise différents agissements et comportements ;
chacun d'entre eux constitue une microviolence, difficilement
repérable prise isolément. Il s'agit d'un trauma cumulatif qui
aura ses effets délétères avant que les sujets exposés puissent en
interpréter le sens. La difficulté radicale de cette épreuve c'est
qu'elle constitue une rencontre avec la mort. La violence étant
toujours un rapport de domination, quand elle se développe sur le
plan psychologique, elle se définit comme une relation d'emprise,
qui va placer la peur au centre des relations humaines et la
psycho-terreur au sein du collectif. (d’après D. Anthor,
Psychothérapeute, http://www.cepvim.fr/liens.htm#articles)
Empoisonner pour décerveler
L'extrême nocivité de la violence morale réside dans le fait
qu'elle va empoisonner la vie psychique individuelle et
collective, confronter l'homme à l'effraction traumatique de la
rencontre avec le réel de la mort, avec toutes ses suites de
souffrances et de fascination. La violence par le psychologique
atteint la capacité symbolique de l'homme, sa capacité de vivre en
société et le sens même de sa vie.
Par l'utilisation de plusieurs processus (intimidation,
dénigrement, isolement…), la violence morale opère une usure
mentale qui aboutit à un véritable « décervelage », la victime
n'agissant plus que sous l'impulsion de son cerveau archaïque
(reptilien), où règne la peur la culpabilité, la honte et
l'effroi. Le prédateur possède alors un sujet qui n’est plus
symboliquement un homme — c'est-à-dire un être de désir, capable
de construire une représentation de sa situation externe et
interne et de créer du réel — mais un être qui s'autodétruit
psychologiquement une fois le poison psychique inoculé. La
violence morale est une violence propre qui conduit à la mort sans
bruit, sans onde de choc autour ; plus une implosion qu'une
explosion. (d’après D. Anthor, Psychothérapeute,
http://www.cepvim.fr/liens.htm#articles)
Conséquences sur la santé
Une situation de harcèlement moral peut provoquer au début des
symptômes de stress : nervosité, irritabilité, anxiété, troubles
du sommeil, brûlures d’estomac, hypertension artérielle, douleurs
musculaires, hypervigilance et/ou hyperactivité, fatigue,
consommation d’alcool et de psychotropes… Quand cette situation
perdure, sans aucun soutien ou prise en compte, ces symptômes
peuvent se transformer au bout de quelques mois en troubles
psychiques manifestes. Parallèlement à ces troubles psychiques,
des répercussions peuvent affecter la vie professionnelle. La
sphère familiale et sociale n’est pas épargnée non plus. La
dimension religieuse et spirituelle finit par être stérilisée, à
moins qu’elle ne se transforme en révolte lorsque le harcèlement
est accompli en milieu ecclésial.
Symptomatologie
- Dans les premiers temps, les victimes peuvent être envahies par
un sentiment d’épuisement et de fatigue chronique, une baisse de
l’estime de soi, pouvant évoluer vers une dépression.
- À moyen terme, une névrose traumatique peut s’installer chez la
victime, se caractérisant par les manifestations suivantes :
retour en boucle de scènes traumatisantes, humiliantes ; angoisse
avec manifestations physiques ; terreur à l’idée de devoir
rencontrer la personne qui harcèle ; cauchemars, insomnie ;
sentiment de culpabilité, position défensive de justification ;
troubles de la mémoire, de l’attention ; atteintes somatiques.
- À plus long terme, des atteintes profondes de la personnalité
peuvent être observées : bouffée délirante, dépression grave,
paranoïa, désorganisation psychosomatique, conduites addictives,
tendances suicidaires pouvant aller jusqu’au suicide.
Comment déjouer la manipulation
?
1. SAVOIR S’AFFIRMER GRÂCE À UNE CERTAINE CONFIANCE EN SOI semble
important. En effet, le manipulateur peut déstabiliser sa victime
au point de la faire douter de ses capacités et perdre son
assurance. D'ailleurs, certains manipulateurs choisissent souvent
leur victime en fonction de son manque de confiance.
2. APPRENDRE À DIRE NON. Travailler l'assertivité pour éviter
d'entrer dans le conflit dès qu'il ne vous sera pas possible de
répondre favorablement à une demande, et ce, sans culpabilité. En
effet, le manipulateur cherche toujours des arguments pour faire
culpabiliser la victime et obtenir ce qu'il veut.
3. SAVOIR GÉRER SES ÉMOTIONS. Les émotions négatives sont néfastes
à notre santé et ne sont pas le bon outil de communication face au
manipulateur. Même dans la colère, il sait retourner la situation
au désavantage de la victime. Déjouer la manipulation implique
d'énoncer ses opinions de façon claire et ferme, sans agressivité.
4. TRAVAILLER CERTAINS POINTS DE COMMUNICATION, notamment : la
reformulation, la prise de notes…