Au milieu des soucis apostoliques, saint Paul
exhortait ainsi : « Un temps viendra où l'on ne supportera plus
l'enseignement solide, mais, au gré de leur caprice, les gens iront
chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre
du nouveau. Ils refuseront d'entendre la Vérité pour se tourner vers des
récits mythologiques » (2 Tm 4, 3-4). Conscients du grand réalisme de
ses prévisions, avec humilité et persévérance vous vous efforcez de
correspondre à ses recommandations : « Proclame la Parole, interviens à
temps et à contretemps avec une grande patience et avec le souci
d'instruire » (2 Tm 4, 2).
(Benoît XVI, discours aux Évêques de France réunis dans l'hémicycle
Sainte-Bernadette, à Lourdes, le dimanche 14 septembre 2008).
"Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, et rien n'est secret qui ne sera
connu" (Jésus, Mt 10, 26).
Emprise
et Dérives Sectaires 72
Le pape François, le 28 juillet 2013, dans son discours aux évêques
brésiliens, listait trois tentations du disciple missionnaire
"a) La réduction socialisante. C’est
l’idéologisation la plus facile à découvrir. A certains moments elle a
été très forte. Il s’agit d’une prétention interprétative sur la base
d’une herméneutique selon les sciences sociales. Elle recouvre les
champs les plus variés : du libéralisme de marché aux catégories
marxistes.
b) L’idéologisation psychologique.
Il s’agit d’une herméneutique élitiste qui, en définitive, réduit la
« rencontre avec Jésus-Christ », et son développement ultérieur, à
une dynamique d’auto-connaissance. On la rencontre habituellement
dans les cours de spiritualité, les retraites spirituelles, etc. Il
finit par en résulter un comportement immanent autoréférentiel. On
ne sent pas de transcendance, ni par conséquent, de comportement
missionnaire.
c) La proposition gnostique. Assez liée à la tentation précédente. On
la rencontre habituellement dans des groupes d’élites faisant la
proposition d’une spiritualité supérieure, assez désincarnée, et qui
conduit à faire de « questions disputées » des attitudes pastorales.
Ce fut la première déviation de la communauté primitive, et elle est
réapparue, au cours de l’histoire de l’Église, sous des versions
revues et corrigées. On les appelle vulgairement « catholiques des
Lumières » (parce qu’ils sont héritiers de la culture des Lumières)."
Ne faudrait-il pas réfléchir, en France, sur "l'idéologisation
psychologique" alimentée par le psycho-spirituel ?