Un scénario assez fréquent
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À propos de dérives possibles induites par les nouvelles thérapies,
voici un scénario assez fréquent des différentes étapes :
1. Le point de départ est un mal-être pour soi-même pour ses enfants ou
ses proches.
2. La recherche d'une solution est envisagée, d'abord par des moyens
classiques, reconnus par la médecine, remboursés par la sécurité
sociale. Il y a consultation de généralistes, de spécialistes, de
paramédicaux.
3. Ces démarches n'aboutissent à aucune amélioration. Aucune
explication n'est donnée à la réalité des symptômes repérés : le
diagnostic reste flou, les compléments d’examens envisagés, radios,
scanner, analyses en tout genre ne donnent rien.
4. Par ailleurs, aucun médicament, aucune prise en charge en
orthophonie, kinésithérapie, psychothérapie n'amène d'amélioration.
5. Perplexité et questionnement subviennent quant au diagnostic et aux
thérapeutiques envisagées.
6. Une personne de l’entourage propose une solution dans les médecines
alternatives ou les nouvelles thérapies.
7. La première consultation donne une réponse immédiate, l'origine des
maux est enfin trouvée avec la promesse d'une rapide amélioration.
8. Une sorte de protocole thérapeutique est mise en place, parfois des
exercices sont proposés.
9. Enfin une réponse existe, suscitant un espoir à hauteur des
investissements déclenchés, en argent, en temps, en confiance.
10. Tout ceci peut entraîner un surinvestissement dans cette thérapie
aussi prometteuse.
11. La réalité revient douloureusement à la surface. Après quelque
semblant d'amélioration, l'état reste stationnaire, quelques mois
passent.
12. La réponse si facilement trouvée quant à l'origine des troubles,
n'était sans doute pas l'unique raison des difficultés, la déception
survient, les interrogations demeurent.
13. Une autre solution doit être recherchée, parfois une autre nouvelle
thérapie est envisagée.
14. À moins que ce douloureux chemin n'ait permis une prise de
conscience de la réalité. Un accompagnement thérapeutique bien ciblé
demande souvent du temps, de la patience, et beaucoup de tendresse de
la part des parents dans l’accueil objectif de leur souffrance ou de
celle de leur enfant.
Bertran Chaudet