Au milieu des soucis apostoliques, saint Paul
exhortait ainsi : « Un temps viendra où l'on ne supportera plus
l'enseignement solide, mais, au gré de leur caprice, les gens iront
chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre
du nouveau. Ils refuseront d'entendre la Vérité pour se tourner vers des
récits mythologiques » (2 Tm 4, 3-4). Conscients du grand réalisme de
ses prévisions, avec humilité et persévérance vous vous efforcez de
correspondre à ses recommandations : « Proclame la Parole, interviens à
temps et à contretemps avec une grande patience et avec le souci
d'instruire » (2 Tm 4, 2).
(Benoît XVI, discours aux Évêques de France réunis dans l'hémicycle
Sainte-Bernadette, à Lourdes, le dimanche 14 septembre 2008).
"Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, et rien n'est secret qui ne sera
connu" (Jésus, Mt 10, 26).
Le plus souvent, ils se contentent d’une demande de pardon adressée à la cantonade et, quand ils se sentent obligés par la pression médiatique et judiciaire, ils versent une indemnité financière, des dommages-intérêts. Mais s’agit-il d’une réparation au sens plein du terme ? On en doute. Se soucie-t-on de la reconstruction personnelle de la victime ? Il n'en est guère question.
S’agit-il d’une réconciliation ? Nous en sommes loin…Nous sommes donc loin de l'Evangile.
C’est pourquoi il est opportun de s’intéresser aux méthodes des commissions de réconciliation mises en place par les instances internationales dans les pays qui ont subi des troubles graves : Rwanda, Afrique du Sud, etc… On y applique le terme de « justice transitionnelle ». C’est un lieu de parole entre les victimes et leurs bourreaux, une instance entre ceux qui ont souffert et ceux qui ont fait souffrir et s’en repentent ou, à tout le moins, acceptent d'en témoigner publiquement.
Ce n’est plus le temps de l’invective ou de la colère : c’est un temps de la reconnaissance de ce qui s’est passé. Mais cela fonctionne à condition de suivre des règles strictes et impartiales de fonctionnement sous une autorité reconnue.
Rien n’empêche l’Eglise catholique de mettre en place sa propre justice transitionnelle adaptée à son contexte spécifique, profitant de l'expérience de la société civile qui paraît plus avancée qu’elle sur ce sujet. Voir :