Au milieu des soucis apostoliques, saint Paul
exhortait ainsi : « Un temps viendra où l'on ne supportera plus
l'enseignement solide, mais, au gré de leur caprice, les gens iront
chercher une foule de maîtres pour calmer leur démangeaison d'entendre
du nouveau. Ils refuseront d'entendre la Vérité pour se tourner vers des
récits mythologiques » (2 Tm 4, 3-4). Conscients du grand réalisme de
ses prévisions, avec humilité et persévérance vous vous efforcez de
correspondre à ses recommandations : « Proclame la Parole, interviens à
temps et à contretemps avec une grande patience et avec le souci
d'instruire » (2 Tm 4, 2).
(Benoît XVI, discours aux Évêques de France réunis dans l'hémicycle
Sainte-Bernadette, à Lourdes, le dimanche 14 septembre 2008).
"Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, et rien n'est secret qui ne sera
connu" (Jésus, Mt 10, 26).
Emprise
et Dérives Sectaires 72
Points-Coeur et Thierry de Roucy
Thierry de Roucy
>
Note de synthèse sur le renvoi de l'état clérical de
Thierry de Roucy français
espagnol
> Le fondateur de Points Cœur, association internationale
qui envoie, depuis 1990, des jeunes volontaires en mission à
l’étranger, a été renvoyé de
l’état clérical le 22 juin 2018, a appris La Croix.
Cette décision exceptionnelle du Vatican intervient au terme
de plusieurs années de procédures et de relations complexes
entre l’ancien prêtre, âgé aujourd’hui de 61 ans, sa
communauté, son évêque et Rome. En 2011, Thierry de Roucy
avait été reconnu coupable d’abus de pouvoir ecclésiastique,
d’abus sexuel sur son adjoint, et d’absolution du complice.
Journal La Croix, 27 juin 2018, p. 19, et en ligne :
https://www.la-croix.com/Journal/essentiels-Religion-2018-06-27-1100950440?utm_source=Newsletter&utm_medium=e-mail&utm_content=20180627&utm_campaign=newsletter__crx_subscriber&utm_term=1104146&PMID=f9cc1a468969bdbd94fb99a3584e3753
> Après
la réduction à l'état laïc de son fondateur, retour sur
l'affaire Points-Cœur
> Un
post sur le site France-Catholique :
6 juillet, par Antoine Rodian
Ayant eu à connaître cette
situation, je considère comme très partiales les
appréciations de cet avocat. La révocation de l’état
clérical est une décision prise "pour des raisons très
graves" (Canon 290). Parmi ces raisons, la constitution
psychique de Thierry de Roucy qui le pousse à des délires
construits et lui permet d’organiser autour de lui un
entourage à sa dévotion, a été essentielle. Ont joué aussi
son amour de l’argent ; la faiblesse de sa doctrine malgré
la citation de grands noms et la publication de quelques
ouvrages ; son refus constant de rendre des comptes à qui
que ce soit ; sa propension à se présenter comme une
victime, etc. Comme toutes les personnes de ce style, il a
réussi à faire illusion jusqu’au jour où la réalité s’est
imposée. Face à ses victimes, de Roucy s’est révélé
chicanier et procédurier à l’extrême. Cela aussi a joué en
sa défaveur malgré le lobbying qu’il a constamment
entretenu, notamment à Rome, avec l’aide de ses adeptes. De
Roucy a su séduire les grands noms de France, se faire
donner beaucoup d’argent par eux et engager leurs enfants
dans un faux idéal pour lequel beaucoup sont restés sur le
carreau. Sous le couvert de la compassion, dont il a un sens
déviant, il a insufflé à ses fondations un système de
contrôle qui lui a permis d’arriver jusqu’à l’ONU. L’heure
des comptes sonne aujourd’hui. Sa pathologie lui
permettra-t-elle de retrouver le chemin de l’humilité et de
sortir du déni ? Ce qui est terrible, c’est qu’il a failli
détruire la congrégation dont il était supérieur général et
qu’il a entraîné une belle jeunesse, dont il a trompé
l’idéalisme, dans une impasse. Cette catastrophe,
aujourd’hui bien documentée, est riche d’enseignements pour
l’avenir des communautés dans l’Eglise. Thierry de Roucy
sera pour la postérité un cas d’école de ce qu’il ne faut
pas faire. Il est regrettable que la protection de certains
cardinaux, éblouis par les citations de Hans-Urs Von
Balthasar et d’Adrienne Von Speyr, ainsi que par celles de
Luigi Giussani, lui aient permis d’échapper à toute
régulation ecclésiale et, quand elle existait, de la
neutraliser. Enfin, il faut rendre hommage aux victimes qui
ont eu le courage inouï de le dénoncer. Elles ne regrettent
pas d’avoir persévéré malgré les calomnies qu’elles on dû
supporter ; leur patience leur a permis de voir, après 13
ans de procédure, la dénonciation de celui qui désirait
prendre la place du Père céleste dans leur vie. On pourra
raconter ce qu’on voudra, surtout si on ne connaît pas
l’affaire, mais l’Eglise, à travers cette décision, se
révèle d’une grande sagesse.
L'oeuvre
"Points-Coeur"
> Le
communiqué de la Conférence des Évêques de France (juillet
2018)