Cette recherche est le fruit de la
réflexion des personnes impliquées dans la Pastorale Nouvelles
Croyances et Dérives Sectaires » (PNCDS) des diocèses de l’Ouest. Elle
s’appuie sur des expériences vécues et sur des réflexions collectées
auprès de personnes ayant une expérience d’accompagnement spirituel.
Cette recherche n’a aucune prétention normative ou exhaustive, mais
peut être un outil pour des personnes en situation de responsabilité
pastorale ou d’accompagnement spirituel.
Les nouvelles thérapies ou méthodes de développement personnel qui se
présentent en consultations personnelles, stages, sessions ou autres
séminaires, sont comme un écheveau en mouvement dont les fils se
mélangent et se croisent. De nouvelles propositions émergent sans cesse
: pour s’en convaincre on peut consulter la page des petites annonces
de
« Psychologie Magazine »
ou même de
« Famille Chrétienne »
ou de
« la Vie ».
Un habile discours marketing, le bouche à oreille ou la caution de
certaines personnalités évitent la réflexion sur les principes
fondateurs. Or ces propositions ont souvent beaucoup de points communs,
du fait même qu’elles sont imprégnées insidieusement des principes du
New Age. Ce sont ces points communs qu’il nous a parus essentiel de
dégager.
Lors des réunions des délégués de la Pastorale Nouvelles Croyances et
Dérives Sectaires des diocèses de l’Ouest, nous avons pensé que nous
avions besoin de préciser ce qui sous-tend ces mouvements qui proposent
à tous, chrétiens et non-chrétiens, une promesse de mieux-être ou de
guérison. Nous constatons en effet des déceptions, de nouveaux
mal-êtres, voire des abus dans certaines de ces disciplines, en tout
cas beaucoup de naïveté et d’ignorance. Tenter d’analyser objectivement
ces disciplines, à l’aide de notre raison et de notre foi, nous
permettra de mieux discerner ce qui fait la spécificité des chrétiens
et des choix qu’ils peuvent faire, en toute connaissance de cause.
Ce travail d’analyse propose donc des points d’attention, permettant
d’établir des critères de discernement sur la justesse pour un chrétien
de s’engager dans la proposition étudiée. Ces éléments de discernement
permettent d’informer, d’aider à la réflexion, mais ne pourront jamais
aller contre la liberté de choix de la personne.
Plusieurs utilisations sont possibles
:
- Connaître à froid les disciplines,
les mouvements, les tendances émergeants sur le marché,
- Mener un entretien avec quelqu’un
qui se sent concerné soit pour un proche, soit pour lui-même,
- Accueillir dans ses locaux telle ou
telle proposition de stage ou de formation.
Grille d’analyse des thérapies nouvelles et
techniques de développement personnel.
Fondements, historique.
Fondateur, disciple, pays, date.
Accès à la littérature sur la thérapie, sites internet, maison
d’édition.
Lien avec d’autres thérapies ou méthodes ou religions, syncrétisme.
Principe théorique de la discipline.
Thérapie holistique (c’est-à-dire qui concerne la totalité de la
personne : physique, spirituelle, psychologique).
Maladie/santé/guérison (qu’est-ce qu’on en dit dans la thérapie ?).
Thérapeute.
Sa formation, par qui (intervenants extérieurs au groupe d’appartenance
ou en interne), coût, validation.
Secret de la formation, initiation, documents de cours écrits,
possibilité de poser des questions.
Supervision régulière en interne ou en externe à la discipline, travail
en équipe.
Se définit comment (facilitateur, médiateur, canal, coach,
accompagnateur…).
Il se fait sa clientèle sur quel critère (cooptation, rachat de
clientèle, réseau lié à une communauté, chrétienne ou autre), clientèle
éloignée ou non de son domicile.
Si se réclame d’une communauté chrétienne, vérification de la
légitimité du soutien auprès de cette communauté.
Rapport thérapeute/patient (soumission, écoute, obéissance) ;
compassion, empathie sont-ils des mots utilisés ?
Prix de la consultation et fréquence.
Quel suivi du patient dans le temps ?
Anthropologie qui sous-tend la
discipline.
Explicite ou implicite.
Rapport corps-âme.
Énergie, vibration.
Qu’est-ce que le temps (passé, présent, futur), qu’est-ce que l’espace ?
Sens du pardon.
Dimension morale, bien et mal, responsabilité personnelle.
Référence à quelle vérité ?
Compréhension et raison.
Il n’y a rien à comprendre, tout est dans l’expérience subjective
intime, le ressenti du thérapeute ou du patient.
Possibilité de poser des questions sur ce qui est vécu.
Épistémologie de la discipline.
Croyance et raisonnement.
Diagnostic du mal-être.
Objectif (preuve médicale ou scientifique avérée).
Subjectif (fondé sur le ressenti du patient ou du thérapeute),
émotionnel.
En accord complet avec ce que la personne sait de sa propre vie, ou en
décalage.
Intuitif (séance à distance, en silence), voire médiumnique.
Révélé par le thérapeute sur des faits non vérifiables.
Écoute de la parole du patient sur son mal-être, puis confirmation
immédiate, sans prise de distance.
Satan, ou forces du mal, énergies négatives comme cause directe du
mal-être.
Moyens et outils du diagnostic.
Massage, technique corporelle, imposition des mains.
Grilles d’analyse systématique, tel effet est lié à telle cause.
Examen de l’énergie, ré harmonisation.
État de conscience modifiée.
Thérapie mise en place.
Utilisation de la parole de Dieu, prière.
Mantra, ou sons secrets réservés à l’initiation…
Symboles (mandalas…).
Nourriture à modifier.
Pratique à modifier dans la vie courante.
Conseil d’éviter médecins et médicament, nouveaux médicaments prescrits.
Exorcisme.
Résultats.
Systématiques à chaque séance (à partir d’un constat objectif ou
subjectif).
Rapidité (au détriment d’un temps de parole avec le patient).
Tient dans la durée (quel suivi ?).
Spectaculaire.
Mesuré uniquement à la disparition du symptôme d’appel.
Témoignage excessif du résultat.
Aboutit à une hiérarchisation des personnes, (les sauvés, les guéris,
les initiés, ceux qui ont besoin de l’être).
Répercussion sur l’entourage (contagion sur d’autres, ruptures
familiales…).
Et après (quand la personne
concernée ou un proche vient vers nous).
Écoute dans le respect de ce que la personne a vécu, faire repréciser
ou reformuler. Pour cela il est important de connaître les mots
employés et à quoi ils font références, chakras, énergies, corps
subtils…
Anamnèse : revenir à ce qui avait motivé la première consultation.
Relais vers d’autres personnes compétentes médecins, psychologues,
accompagnateurs spirituels, prêtres.
Identifier les peurs qui restent, liées à l’expérience de la thérapie.
Conseils de vie pratique (enracinement dans la réalité).